L’histoire de Senlis

Un peu d’histoire…

C’est, semble-t-il, sous Auguste (d’où le premier nom de la ville : Augustomagus) que l’administration romaine décide de rendre autonome un territoire prélevé sur la civitas des Suessons et qui va devenir la civitas des Sulbanectes. Le nom sera transformé, plus tard, en Sylvanectes, compte tenu de l’environnement forestier de la ville et deviendra, par déformation, Senlis. Il est clair que la création de la ville est liée à l’existence d’un très important noeud routier, situé très près à l’Est. Le site retenu pour la ville est exceptionnel : un plateau triangulaire incliné vers le sud, ouvert vers l’est et fermé à l’ouest par le confluent de deux rivières : la Nonette et l’Aunette. On peut dire que la ville est entièrement nouvelle puisqu’aucune trace d’occupation gauloise n’a été découverte sur le site. La ville romaine devait occuper les 43 hectares du secteur sauvegardé actuel. D’après les vestiges retrouvés, on peut dire que c’est une ville magnifique, témoin de la grandeur de Rome. A proximité de la ville, se trouvent les arènes d’une capacité de 8 à 11.000 spectateurs. La statue élevée à la gloire de l’empereur Claude en 48 de notre ère et dont nous on a retrouvé le socle pourrait marquer l’obtention du statut de « cité libre ».
En 275, les premières invasions germaniques entrainent la création d’un castrum (860 m de périmètre, 6 hectares). Ce rempart, qui restera en service jusqu’au XIIe siècle, constitue le plus bel exemple français de ce type encore en place. Une deuxième ceinture de rempart sera édifiée au XIIIe siècle. Elle protègera une superficie de 43 hectares (l’actuel secteur sauvegardé) et correspondra en gros à l’étendue de la ville romaine du Haut-Empire. Au début du Ve siècle, cette ville se christianise à l’initiative de Saint Rieul.

A la fin du même siècle, elle devient franque. A la fin du IXe, elle résiste aux Normands. A la fin du Xe siècle, aux Ottoniens.

Après la mort accidentelle du dernier roi carolingien, Louis V, l’archevêque de Reims Adalbéron y réunit les grands du royaume, qui, dans les derniers jours de juin 987, élisent roi le duc des Francs Hugues Capet. Nombre de ses successeurs y font des séjours prolongés, jusqu’à Henri IV.

Hugues Capet (941-996), roi de France. Gravure par Delannoy d'après Steuben. Photo colorisée.
Hugues Capet (941-996), roi de France. Gravure par Delannoy d'après Steuben. Photo colorisée.
Mariage de Henri Ier avec Anne de Kiev (1051).
Enluminure française, v. 1335–40.
In : Chroniques de Saint-Denis (Grandes Chroniques de France).
Mariage de Henri Ier avec Anne de Kiev (1051). Enluminure française, v. 1335–40. In : Chroniques de Saint-Denis (Grandes Chroniques de France).
Au XIe sont construits ou reconstruits : la collégiale Saint Rieul, les églises Saint- Pierre et Saint-Aignan, ainsi que l’abbaye Saint-Vincent, fondée par l’épouse d’Henri Ier, Anne de Kiev. Au milieu du XIIe siècle sont rebâties la cathédrale Notre-Dame et la collégiale Saint- Frambourg. La seconde moitié du XIIe siècle marque l’apogée de la Ville. Au cours du XIIIe siècle, est édifiée la nouvelle enceinte et sous Louis IX, l’Hôtel Dieu et le prieuré Saint-Maurice.

À la même époque, est créé le bailliage, l’un des quatre plus importants de France, dont la juridiction s’étend sur le Beauvaisis, le Valois, le Clermontois, le Vexin et la région de Mantes. De la moitié du XIVe siècle à la moitié du XVe siècle, Senlis et sa région sont gravement éprouvées par la guerre de Cent Ans. La ville a pris le parti des Bourguignons contre les Armagnacs.

Au XVIe siècle, Senlis repousse l’armée des ligueurs et soutient la cause d’Henri IV.

Le déclin de la vigne et de la draperie fait de la cité un simple centre administratif pendant les siècles suivants. La révolution fait disparaître le bailliage ainsi que l’évêché, et vendre sept des huit églises paroissiales, les grandes abbayes et les bâtiments des congrégations religieuses. Nombre de ces édifices sont détruits. En 1827, des boulevards se substituent à une partie des remparts et des fossés. En 1862, le chemin de fer Senlis/Chantilly arrive, pour disparaître. Elle bénéficie grandement de l’achèvement de l’autoroute A1 en 1964 et de l’extension de l’aéroport de Roissy en 1974, au point de voir tripler le nombre de ses habitants. Des quartiers nouveaux sont aménagés et des groupes scolaires installés. L’ancienne église Saint-Pierre se prête aux manifestations culturelles et grâce au pianiste Georges Cziffra l’ancienne collégiale Saint-Frambourg devient un auditorium de musique tout à fait remarquable.aître cent ans plus tard. La ville souffre assez peu des deux conflits mondiaux.
Trois musées méritent la visite : celui d’art et d’archéologie qui occupe l’ancien palais épiscopal, celui de la vénerie, l’ancien logis du prieuré de Saint-Maurice, ainsi que le musée des Spahis à l’entrée du Château royal.

La flèche de la cathédrale est plus haute que n’est long l’édifice ; son portail ouest est remarquable par son tympan du couronnement de la Vierge. Cette ville de 15.000 habitants à 45 kilomètres de l’agglomération parisienne et à 160 kilomètres de la métropole lilloise, mérite, à partir de l’autoroute A1, un détour qui permet d’admirer les vestiges du passé et les efforts faits pour leur conservation.

C’est en particulier à cette conservation, dont celle de ses divers bâtiments anciens publics et privés, que s’emploie La Sauvegarde.
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